Cadrage historique
Pour démasquer des mots similaires (congruences de forme) dans différentes langues (type: fr. épreuve-it. prova-es. prueba-al. Probe-an. proof/probe), il est utile de rappeler que dans les langues vernaculaires romanes, le latin a toujours accompagné la vie quotidienne des populations. Néanmoins, quant à la phonétique, à la formation des mots et la syntaxe, les parlers des peuples étaient/sont loin des modèles classiques qu’on rencontre dans la littérature et l’enseignement du latin.
Pour montrer à quel point la prononciation quotidienne a changé la forme des mots, nous citerons les cas de lat. AQUA > fr. eau, MAND (U)CARE > fr. manger, it. mangiare. La linguistique classifie de tels mots qui ont toujours vécu dans les parlers romans, de « mots populaires ». Le latin écrit (que seule l’infime partie alphabétisée de la population pouvait utiliser) était réservé aux érudits, à l’église et au commerce – aussi au-delà des territoires de langues romanes. Ce latin – et ses « mots savants » en partie d’origine hellénique – (extase, police, humeur, comédie, mathématique, grammaire, démocratie, commun, état/state...) était exclusivement véhiculé par la lecture et l’écriture. Ses éléments ont été aussi repris lorsqu’il s’agissait de répondre à de nouveaux besoins de dénomination ; par exemple par la création de néologismes scientifiques comme oxydation ou de la vie moderne : communisme, libéral. Les mots concernés sont de diffusion internationale (mots savants internationaux). Cela explique aussi des doublettes dérivées du registre populaire d’une part et du registre savant de l’autre (mère ≠ maternel, maternité). Ces doublons sont dus aux ré-emprunts du latin.